Le lapin est trop pressé, il regarde sa montre et saute les étapes. De son côté, le meilleur ami de l’homme se laisse faire.

Soyez chien sans l’être. Oubliez la vitesse. N’attendez rien des autres.

Les Éléments guident nos vies, à notre insu souvent. La poussière des jours qui passent, s’écoulant dans le grand sablier du monde, provient-elle du Désert de l’Être ?

Il est oblique. Tangent. Mais valeureux surtout.

Faire la course seul en tête peut être tentant, c’est vrai. Mais à y bien réfléchir, qu’est-ce que cela nous apporte ? La gloire éphémère ? Un sentiment de puissance onaniste ?

Peut-être simplement le risque de mourir au milieu de l’Océan, comme le vieil homme face à la mer.

Même en forêt, l’accident guette. Parfois la verticalité des troncs ascendants, toutes feuilles tirant vers le ciel pour saisir la lumière, est rompue par un arbre qui pousse de travers. Ou bien le bourgeon est coupé par la hache du bûcheron.

Alors, c‘est l’accident.

L’ami court derrière, fidèle chien champêtre, joyeux et franc du collier. Il vous suit, vous protège, vous aime.

Sus à la verticalité solitaire et à l’horizontalité banale, trouvons la voie d’une transversalité heureuse, dans l’union des cœurs complices.